Rencontre avec Sandrine Bertrand, experte en référencement
Depuis l’arrivée de Google en 1998, elle a pu constater l’évolution et l’explosion du métier de référenceur, ce qui en fait une des personnalités incontournables dans le milieu du référencement en France.
Un référenceur qu’est-ce que c’est ?
Tout d’abord, il faut différencier deux métiers, selon le contexte : chez l’annonceur et en agence.
Chez l’annonceur : On travaille sur les requêtes définies depuis longtemps et qui n’évoluent pas. La mission consiste plutôt en l’ajout de contenu, l’optimisation de pages et l’observation et l’analyse de la concurrence. Le travail sur les mots clefs est à renouveler tous les 6 mois, parce que les modes et les tendances évoluent. Ce délai correspond au temps de latence avant qu’un référencement naturel porte réellement ses fruits.
En agence : C’est un peu la même chose, mais on travaille avec un client, pour lequel on a établi un audit SEO et des préconisations. Ensuite, on met en place les techniques de référencement préconisées, on travaille sur le contenu, les mots clefs, les liens etc…
Quel a été votre parcours (formations/diplômes/expériences) ?
A la base, je suis autodidacte !
J’ai quitté le lycée 1 mois avant le BAC ! Ensuite, j’ai travaillé 10 ans dans la restauration à Paris, j’ai ensuite effectué un bilan de compétences.
J’ai d’abord rejoint une petite structure en tant qu’assistante polyvalente administrative et comptable. J’ai ensuite eu un poste d’intégration dans une webagency à Toulouse parce que je m’intéressais au web. C’est comme cela que j’ai découvert le référencement. J’ai tout de suite accroché, j’avais trouvé ma voie.
Le référencement, comme une évidence
J’ai fait une première formation pour apprendre les bases, puis Google est arrivé et c’était la fête. J’ai grandi avec Google. J’ai commencé en 2001 et je fais donc partie des dinosaures du web parce que j’ai un ressenti de ce qu’il se passe, comme si j’étais connectée avec Google. J’ai essayé différents statuts : en indépendant, chez l’annonceur, dans une agence de référencement. Actuellement, je travaille chez un annonceur depuis plus 1 an. J’ai un statut de cadre.
J’ai la certification google analytics.
Qu’appréciez-vous le plus / le moins dans ce métier?
Le plus ? Je m’amuse, je n’ai pas l’impression d’aller travailler !
Le – ? Je dirai que l’on est, peut être, un peu trop tributaire de Google. Et puis, je trouve que notre métier manque de reconnaissance. Notre rôle est pourtant essentiel, nos actions peuvent générer jusqu’à 40% du chiffre d’affaire d’une entreprise. C’est énorme.
Y a-t-il des possibilités d’évolution ? Si oui, lesquelles?
Une fois Référenceur, je dirai que oui on peut évoluer.
Personnellement je travaille sur l’amélioration de stratégies en vue d’un meilleur référencement, etc… C’est donc un changement de spécialité.
En général, les évolutions sont souvent des changements de métier. Certains évoluent vers des profils de Traffic Manager et d’autres s’orientent vers la Data.
Quels conseils pourriez-vous donner à une personne qui souhaite accéder à ce type de poste ?
Je dirai d’être curieux, de regarder comment les sites arrivent à bien se positionner dans les résultats de moteur de recherche (SERPs) et avec quelles requêtes, pour comprendre le métier. Il ne faut pas hésiter à se lancer et oser aller se frotter aux grands sites du web. Certains réussissent ainsi sans difficulté à se faire repérer puis recruter. Aujourd’hui, il est facile d’avoir un poste.
Quelle est la place des femmes dans ce métier ?
C’est un métier d’hommes, c’est sur. Il a été pris en main par les hommes dès le début parce que c’était des bidouilleurs informaticiens, par contre les femmes arrivent dans le secteur par le contenu ou le marketing. Il faut jouer des coudes et ne pas se faire marcher sur les pieds. Pour ma part, je ne me laisse jamais faire.
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